Accueillir la joie de Noël dans nos maisons et dans nos cuisines

Avant de composer notre carte des desserts pour la fête de la Nativité, revenons aux sources.

Il y a plus de deux mille ans, Dieu s’est fait homme et est venu dans la nuit de Noël en enfant Jésus.

Chaque année, le 25 décembre les chrétiens célèbrent la naissance de Jésus à Bethléem.

Autour de cette célébration, des traditions ont vu le jour et se sont installées dans les familles que l’on soit croyant ou non.

Début décembre, il fait très frais à l’extérieur, les rues s’animent, nos enfants s’activent avec les maîtresses pour préparer des petits mobiles à accrocher dans les maisons.

Cette période s’appelle l’Avent, c’est un temps d’attente joyeux. Elle débute le 4ème dimanche avant Noël. C’est un temps de préparation à la Nativité, on prépare son coeur et sa maison.

Pour bien l’accueillir, nous préparons nos maisons de petits lumignons, de petits mobiles, de petites accroches qui scintillent.

Pour préparer cette grande joie, les familles chrétiennes installent une crèche. Elle est un message d’amour. C’est une tradition qui fait mémoire de la naissance de Jésus.

Les santons empruntent la vie de personnes dans la vie quotidienne.

C’est Jean Louis Lagnel, santonier qui a créé le premier santon. Ces  petits personnages soigneusement emballés dans du papier de soie revivent et sont installés dans le décor de paille, de bois. Marie, Joseph, les bergers, l’ange et ensuite sont disposés les animaux, l’âne, le boeuf, les moutons, les rois mages au loin. Les enfants chantent et la joie est dans la maison qui s’illumine de couleurs.

La couronne de l’Avent prend place dans la maison avec ses quatre bougies. La première  sera allumée le premier dimanche de l’Avent puis les autres chaque dimanche.

La couronne sera composée de feuillage vert, cela peut être du laurier, du houx, du gui, de sapin. Cette verdure est synonyme d’espérance pour les chrétiens. Elle peut être suspendue à la porte d’entrée de la maison ou posée sur une table ou au dessus de la crèche.

Cette couronne représente l’attente tout comme le calendrier de l’Avent qui accompagne chaque jour jusqu’au 25 décembre.

Son origine vient des familles protestantes qui décoraient les murs de belles images. Le premier calendrier de l’Avent avec ses petites fenêtres à ouvrir où se cache une image ou une expression a été créé par un père de famille au XXème siècle.

Il y a également une tradition de Noël de gourmandises à préparer, les fameux gâteaux de Noël.

Dans certaines régions, on aime à préparer des biscuits de l’Avent, les formes varient selon les régions. L’étoile évoque Noël.

Noël est un panel de petites et grandes joies et les recettes et traditions culinaires varient selon les régions et les habitudes familiales.

Pendant l’Avent, dans l’anticipation de la joie de Noël, des gâteaux sont préparés.  

Pour la fête de la Saint Nicolas, on peut préparer le traditionnel pain d’épice. En Alsace, le pain d’épice est sous la forme de langues glacées au sucre ou et au chocolat. Elles sont recouvertes d’une image traditionnelle de l’Avent.

On trouve également pour fêter la saint Nicolas dans cette région les Manalas qui est une brioche fine au beurre ayant la forme d’un petit bonhomme.

Il y a les biscuits de la joie qui sont préparés et dégustés le troisième dimanche de l’Avent.

C’est soeur Hildegarde de Bingen au 12ème siècle, qui était fondatrice de monastères qui est à l’origine de cette recette.

D’autres biscuits sont à croquer pendant cette période de l’Avent :

Le Kristollen est une brioche à pâte très dense fourrée de petits raisins confits, d’éclats de fruits secs, de pâte d’amande et enrobée de sucre glace.

Les Zimtsterne sont des petits gâteaux en forme d’étoile à la cannelle.

Les Engelsaugen sont des petits biscuits en forme d’ange, ils sont parfumés également à la cannelle.

Les Sprengerles sont des petits gâteaux à l’anis de forme ronde, carrée ou en forme de coeur et décorés d’empreintes

Les Christolles sont des petits biscuits au beurre et illustrent les thèmes et  personnages de la nativité.

Ils ressemblent aux Bredele, petites pâtes au beurre, parfumées aux épices, vanille, clous de girofle, cannelle, cardamone. La pâte est étalée et découpée en formes variées, des sapins, des étoiles, des coeurs, couronne, croix et animaux de la crèche.

Ces petits gâteaux sont accompagnés pour le goûter d’un jus d’orange chaud à la cannelle pour les enfants et le vin chaud pour les plus grands. Ces boissons chaudes sont très agréables à siroter, elles réchauffent des premiers frimas de l’hiver. Elles sont riches en arômes : Anis étoilé, cannelle, clous de girofle, gingembre et oranges confites..

Pour le repas de la veillée de la nativité et celui du déjeuner de Noël,  il est coutume de préparer des spécialités gourmandes.

Dans le sud de la France, la tradition se perpétue de préparer treize desserts, rappelant ainsi les douze apôtres entourant Jésus lors de son dernier repas.

Ces desserts étaient composés des fruits récoltés dans les campagnes, des fruits secs et frais conservés dans les caves des maisons.

Ce sont donc principalement des mendiants que les familles dégustent au retour de la messe de la Nativité.

Li Pachichoi est composé de 4 mendiants. La couleur des fruits est en rapport avec des ordres religieux. Ces ordres vivaient à cette époque de l’aumône, d’où le terme mendiant utilisé. La couleur des vêtements de ces ordres a changé mais les fruits restent les mêmes.

Figues  : Ordre des Franciscains

Amandes : Ordre des Carmes,

Noisettes ou noix : Ordre des Augustins

Raisins secs : Ordre des Dominicains.

Après ces mendiants qui représentent les premiers desserts, il y a ensuite 9 autres fruits et confiseries parmi les coins de provence et les habitudes familiales de chacun.

On peut trouver et faire son choix parmi la liste suivante.

Une Fougasse ou gâteau Pompe à l’huile d’olive et à la fleur d’oranger. La tradition est de rompre le gâteau comme Jésus avait coupé le pain lors de la Cène le jeudi saint.

Les Dattes

Le Nougat blanc aux pistaches représente le pénitent blanc

Le Nougat noir au miel représente le pénitent noir

Une Confiture, pâte de coing

Du Raisin blanc

Le Melon vert de Noël, le Lou Verdau

Les Oranges

Du Melon confit ou un autre

Des Pommes ou des Poires

Des Mandarines

Des Calissons

Les Bugnes du Queyras

Des Fruits arrosés du Lou Vin, vin cuit fabriqué de façon traditionnelle.

En amont de la messe, la maîtresse de maison installera une table recouverte de 3 nappes en référence à la Trinité éclairée d’un chandelier de 3 bougies.

Sur la table il y aura trois coupelles avec le blé de la sainte Barbe,
Tous les mendiants et autres desserts et confiseries doivent être servis en même temps et chaque convive autour de la table doit goûter chacun des desserts proposés.

Ces treize desserts seront accompagnés de vin cuit.

Une autre tradition gourmande très connue est la Bûche de Noël.

Dans le Berry dès le 12ème siècle, la tradition est de faire brûler une grande bûche dans la cheminée à la veillée.

Aujourd’hui à travers le pays, le gâteau traditionnel en a gardé la forme et l’on déguste cette bûche soit à température, soit glacée. Elle est souvent chocolatée et partagée le 24 décembre après la veillée de la nativité et/ou le jour de Noël.

Après l'octave de Noël, viendra ensuite la solennité de l’Épiphanie. Elle célèbre Jésus et qui reçoit la visite de mages. La fête est venue d’orient où elle a été fixée le 6 janvier.

L’Épiphanie est l’adoration de trois mages devant la crèche où Jésus vient de naître. Melchior, Gaspard et Balthazar sont les représentants des 3 continents, Afrique, Asie et Europe qui étaient connus à cette époque. Ces mages s’inclinent devant Jésus et offrent trois cadeaux, l’or, l’encens et la myrrhe.

Une tradition gourmande très symbolique, est partagée.

C’est une Galette dans laquelle est cachée une fève. Cela a pour symbole le soleil, le retour de la lumière après l’hiver long et froid.

En Haute France, on déguste une Galette à la frangipane, une galette ronde de couleur dorée.

En Provence, la Galette est fourrée de fruits confits.

Dans le sud ouest, le gâteau prend forme en brioche en forme de couronne.

Il y a une fève dans la galette en référence à l’époque des romains qui élisaient en début d’année un roi du festin.

Au 17ème siècle et jusqu’au début 20ème siècle, les boulangers offraient une galette des rois à leurs clients.

Aujourd’hui, le jour de l’Épiphanie est partagé chez toutes les familles avec une galette des Rois.

Le 2 février, c’est la Théophanie du quarantième jour après Noël et l’Épiphanie des Mages. C’est la présentation de Jésus au temple, Jésus se manifeste en la personne de Marie, sa Mère et de Siméon. Siméon reconnaît Jésus comme la lumière pour le monde.

Cette solennité est  aussi appelée la Chandeleur. Ce nom a une origine latine et païenne. Les festivités qui entourent cette fête sont liées à la lumière.

Au 4ème et 5ème siècle, les paysans faisaient une procession et priaient dans les champs afin que la terre soit purifiée avant les semences du printemps.

Le pape Gélase 1er décide de remplacer ce rite par une fête des chandelles, la festa candelarum, la fête de la chandeleur.  

Dans les familles, on avait l’habitude d’utiliser les excédents de farine pour préparer des crêpes en symbole de richesse à venir.

Aujourd’hui encore, les familles dégustent des Crêpes pour le plaisir des petits et des grands !

Maintenant vous savez tout sur les recettes gourmandes qui se partagent pendant ce temps de Noël jusqu'à la Chandeleur.

Profitez-bien des jours qui s’écouleront jusqu’à la chandeleur avec ces quelques recettes du temps de l'Avent, de l'Épiphanie et de la Chandeleur.

Recette des biscuits de la joie soeur Hildegarde de Bingen

(à déguster le troisième dimanche de l’Avent)

Ingrédients  

500 g de farine d’épeautre

4 jaunes d’œufs

180 g de beurre demi-sel

140 g de sucre de canne

70 g de miel

30 g de cannelle

Des emporte-pièces

Préparation

Faîtes fondre le beurre.

Dans un pot ajoutez la farine avec la cannelle puis le miel, le sucre et les jaunes d’oeufs.

Ajoutez le beurre fondu.

Étalez votre pâte sur votre plan de travail. Découpez les biscuits à l’aide d’emporte pièce.

Faîtes cuire 12 minutes à 180 °. Surveillez afin que les biscuits ne brunissent pas trop vite.

Laissez refroidir et soyez dans la joie !

 

Recette de la galette de l’Épiphanie Roi et Reine d’un jour !

Ingrédients

2 rouleaux de pâte feuilletée

1 fève

Frangipane :

125 gr de beurre demi-sel

125 gr de sucre cassonade

125 gr de poudre d’amandes

3 oeufs + 1 jaune d’oeuf

2 cuillères de lait

Préparation

Faîtes fondre le beurre, ajoutez le sucre, la poudre d’amande. Ajoutez ensuite les trois oeufs.

Mettre une pâte feuilletée sur votre plaque recouverte de papier sulfurisé. Mettez votre crème frangipane sur la pâte. Cachez votre fève. Badigeonnez le pourtour de votre petite sauce composée du lait battu avec le jaune d’oeuf. Recouvrez de votre seconde pâte et striez les bords de la pâte. Et badigeonnez votre galette recouverte. Assemblez bien le tout, faîtes le décor et mettez au four pendant 30 minutes.

Recette des Crêpes de la chandeleur à déguster le 2 février

250 grammes de farine

4 oeufs

50 cl de lait

2 sachets de sucre vanillé